Mgr J-C. Dufour- 17 octobre 2020 – Saint Ignace d’Antioche – Éphésiens 1,15-23

Mgr Jean-Charles Dufour, Aumônier des Servantes de Jésus-Marie

HOMÉLIE : 17 octobre 2020 – Saint Ignace d’Antioche – Éphésiens 1,15-23

 

La lettre de saint Paul aux Éphésiens, quelle lettre !   Il commence en disant aux Éphésiens : « Je ne cesse de rendre grâce, quand je fais mémoire de vous dans mes prières », « À cause de la foi que vous avez dans le Seigneur Jésus ». 

Et quelle est cette foi ? C’est la foi en la résurrection de Jésus. Il la décrivait en nous disant : « Dieu l’a établi au-dessus de tout être céleste : Principauté, Souveraineté, Puissance et Domination, au-dessus de tout nom que l’on puisse nommer. »   Autrement dit, un homme comme nous, Jésus de Nazareth, en qui Dieu a pris chair, habite maintenant avec la Trinité Sainte.   En lui, le corps humain a été divinisé, a atteint la plénitude de sa beauté.

Ce qui est arrivé au Christ, c’est la promesse de notre propre résurrection. C’est ce qui attend nos pauvres corps de misère, nos corps voués au vieillissement et à la mort.   Nous chantons cette vérité dans une préface : « Le Seigneur Jésus ne s’évade pas de notre condition humaine : mais, en entrant le premier dans le Royaume, il donne aux membres de son corps — c’est-à-dire à nous — l’espérance de le rejoindre un jour. »

Aujourd’hui, nous fêtons Saint Ignace d’Antioche, le troisième évêque d’Antioche. On pourrait prendre les mots de saint Paul pour louer sa foi et son amour pour tous les fidèles. Pendant un voyage où on le conduisait de la Syrie à Rome, il écrivit sept lettres à ses communautés, des lettres pleines de foi et qui témoignent de son ardent désir de rejoindre le Christ dans la gloire.

Saint Paul poursuit sa lettre en disant : « que le Père vous donne un esprit de sagesse qui vous révèle notre Seigneur Jésus-Christ et vous le fasse vraiment connaître. »  Il avait bien raison de faire ce souhait. Pour l’instant, avec toute l’Église, nous sommes encore des voyageurs et des pèlerins sur la terre. Comme dit le psaume : «  ils déclinent, ils dépérissent, écrasés de maux et de peines. Dieu les livre au mépris les puissants. Mais il relève le pauvre de sa misère ; il rend prospères familles et troupeaux. »  (Ps 106, 39-41)

Comme nous dit Saint Matthieu, dans son évangile, Jésus nous a promis une présence fidèle : « Et moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. »   Ce n’est pas une présence physique, mais ça ne veut pas dire qu’elle n’est pas réelle.   Nous sommes appelés à vivre une autre relation avec Jésus, une relation plus intérieure, la foi. En songe, l’ange rappelle à Saint Joseph une prophétie d’Isaïe : « On l’appellera Emmanuel, c’est-à-dire Dieu avec-nous ». Dieu avec nous. Juste ce nom, c’est un rempart, une muraille qui nous protège contre le découragement, contre la désespérance. On ne croit pas à une idée, à un idéal, mais en une personne : Jésus le Ressuscité, Dieu avec nous, éternellement vivant.

« Qu’il ouvre à sa lumière les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle espérance vous ouvre son appel… et quelle puissance incomparable il déploie pour nous les croyants. »