[vc_row css_animation= » » row_type= »row » use_row_as_full_screen_section= »no » type= »full_width » angled_section= »no » text_align= »left » background_image_as_pattern= »without_pattern » el_class= »dist_row dist_full »][vc_column][vc_column_text el_class= »dist_haz_ornement »]

Enseignement des Dons
du Saint-Esprit

[/vc_column_text][vc_single_image image= »799″ img_size= »full » alignment= »center » qode_css_animation= » »][vc_empty_space][vc_column_text el_class= »dist_two_cols »]

Redigé par l’Abbé Alexis-Louis Manin, Fondateur des Servantes de Jésus-Marie, Mai 1908

Après l’Ascension, les Apôtres descendus de la montagne et enfermés dans le Cénacle, élèvent maintenant leurs regards vers le visage de Marie, assise comme une Mère au milieu de ses enfants. Ils contemplent ce visage qui faisait la joie de Jésus et qui resplendit de l’habitation plénière du Saint-Esprit. L’Esprit qu’ils recevront dans quelques jours, ils le contemplent déjà agissant en Marie. Leurs yeux humides de larmes rencontrent les yeux si doux de Marie! Ah ! si nous pouvions voir les yeux de Marie. Ses yeux qui ont vu Jésus naissant et l’ont suivi sans le perdre de vue jusqu’à la croix, jusqu’à l’Ascension. Pensez-y donc; les yeux qui ont caressé Jésus, les yeux qui ont souri à Jésus, les yeux qui ont pleuré avec Jésus; les yeux qui ont supplié le Père céleste avec Jésus; les yeux qui ont sans cesse miré Jésus, qui n’ont brillé que de la lumière de Jésus, les yeux qui n’ont reflété que Jésus d’où son image persiste éternellement ineffaçable.
Les SEPT DONS sont comme les sept couleurs qui composent la lumière blanche et que vous voyez comme déployée dans l’arc-en-ciel. Or, avec les sept couleurs on peut composer un beau tableau. C’est précisément ce que le Saint-Esprit veut faire dans notre âme; il veut y peindre un magnifique tableau, mais un tableau vivant. C’est Jésus-Christ lui-même qu’il veut reproduire et faire vivre en nous.
Ce visage mystérieux, si vous ne pouvez le voir dès maintenant le lire, cependant c’est vous qui le composez, qui l’épelez pour ainsi dire, lettre par lettre, par la coopération de chaque jour, de chaque instant, que vous apportez au travail du Saint-Esprit en vous. Car c’est là un point de la plus haute importance: le Saint-Esprit travaille en vous, mais il ne veut pas travailler seul, du moins à partir du moment où nous jouissons de notre raison et où nous avons le discernement de nos actes. Il exige absolument que nous correspondions à tout ce qu’il opère en nous. C’est pour cela qu’il nous donne sept merveilleux instruments de travail ; il faut que nous les mettions en oeuvre, que nous réduisions en actes, la foi, l’espérance et la charité et que nous fassions toutes choses avec justice et prudence; que nous nous vainquions nous-mêmes par la tempérance et que nous surmontions les obstacles au salut, par la force. Pour chacun de ces actes, le Saint-Esprit nous vient en aide par des grâces actuelles et des secours d’autant plus abondants et efficaces, que nos efforts sont plus sincères.
Les sept dons du Saint-Esprit peuvent donc se résumer à deux effets principaux: les dons de science, de conseil et d’intelligence agissent directement sur notre intelligence pour l’éclairer davantage. Les dons de crainte de Dieu, de force, agissent directement sur la volonté pour l’éloigner du mal et l’aider à produire le bien. Les dons de piété et de sagesse agissent à la fois sur l’intelligence et sur la volonté. Ils nous dirigent, mais comme le phare dirige le navigateur, lequel reste libre de s’écarter de la traînée lumineuse qu’il voit sur la mer. Ils donnent une vigueur extraordinaire à nos actes vertueux, mais tout en nous laissant libre de résister à l’impul¬sion divine. Sous l’effet des dons, nous voyons surgir dans notre esprit des notions, des connaissances que nous ne possédions pas auparavant, ou bien nous comprenons des choses qui jusqu’alors, pour nous, étaient restées incompréhensibles. Parfois nous sentons que cet Esprit nous presse d’augmenter la vitesse de notre marche spirituelle, et nous y allons sans crainte parce que nous nous sentons guidés et soutenus par lui; nous atteignons ainsi des résultats que nous n’aurions jamais pu atteindre, c’est-à-dire par les seules vertus infuses ou acquises. Et si nous sommes fidèles à cette touche du Saint-Esprit, les obstacles les plus formidables sont évités ou franchis; nous sommes bien plus sûrs de notre chemin, nous avons une bien plus grande espérance, comme une certitude morale d’y arriver; nous aimons davantage notre but puisqu’un guide si grand prend la peine de nous conduire: la foi, l’espérance et la charité sont décuplées…
Les sept Dons du Saint-Esprit sont sept esprits envoyés par toute la terre contre les sept esprits mauvais dont parle l’Évangile. L’esprit de crainte de Dieu chasse l’esprit d’orgueil; l’esprit de piété chasse l’esprit d’envie; l’esprit de science chasse l’esprit de colère; l’esprit de conseil chasse l’esprit d’avarice; l’esprit de force chasse l’esprit de paresse; l’esprit d’intelligence chasse l’esprit de gourmandise; enfin l’esprit de sagesse chasse l’esprit de luxure.
Les sept dons existent et agissent toujours ensemble dans une âme, vous savez que généralement tel Don domine dans un saint, tel Don dans un autre. Et dans la même personne, telle action est plus spécialement le fruit d’un Don, telle autre action, le fruit d’un autre Don…
N’est-ce pas là que nous comprenons que Dieu est notre Père, et combien il nous est doux de l’appeler ainsi, de l’aimer et de lui obéir avec amour? C’est le don de Piété. N’est-ce pas dans la prière que nous allons chercher le secours spirituel, le don de force pour combattre jour et nuit les ennemis du salut? N’est-ce pas là que le Saint-Esprit nous enseigne ce qu’il y a de plus utile à notre salut et à notre sanctification, c’est le don de conseil. C’est aussi dans l’oraison que le don de science nous est donné afin que nous connaissions la volonté de Dieu en toutes choses. Et où donc puisons-nous, si ce n’est dans l’oraison, ces lumières soudaines qui éclairent notre intelligence sur les sublimes vérités de notre foi, ou sur les passages de la Sainte Écriture que, jusque là, nous avions lus peut-être avec indifférence et froideur? Ces précieuses lumières devenant plus intenses, non seulement nous comprenons, mais nous goûtons, nous savourons ces vérités, ces passages…
Ils sont comme du miel sur nos lèvres et nous nous écrions alors: Goûtez et voyez comme le Seigneur est doux!… Ce sont les dons d’intelligence et de sagesse.
Dire qu’il y a des multitudes d’âmes qui ont tant reçu et qui produisent si peu de fruits. Et ce qui augmentera encore notre confusion, c’est de penser que d’autres âmes, beaucoup moins favorisées peut-être que nous des dons de la grâce, en ont fait un si bon usage et qu’elles ont produit des fruits merveilleux de sainteté. Le Saint-Esprit ne se décourage pas, il a commencé à notre jeunesse, il continuera jusqu’à nos cheveux blancs. Ô bonté! Ô charité! Ô amour infini d’un Dieu!

[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]