Notice de S. Zita-des-Anges, sjm (Rita Chénard)

« C’est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis » (1 Co 15, 10)

 

S. Zita-de-Anges a laissé cette note qui la caractérise bien : « Puisque ma vocation a jailli d’un geste d’amour du Cœur de Jésus, je dois faire de toute ma vie un acte d’amour incessant : L’amour ne se paie que par l’amour. »

Sœur Zita-des-Anges ouvre les yeux à la vie le 28 mars 1922 à St-Germain de Rimouski et devient l’enfant chérie du Bon Dieu le jour même, à la paroisse du Sacré-Cœur.  Elle reçoit les noms de Marie-Blanche RITA.  Elle est la quatrième des dix enfants qui viendront ensoleiller le foyer de M. Albert Chénard, un vaillant cultivateur, et de dame Marie-Louise Gendreau.  Les parents sont de fervents chrétiens, heureux de transmettre leur foi et leur amour de Dieu à tous ceux qui les entourent.  C’est le bonheur tout simple qui se vit au quotidien, au foyer des Chénard.

En 1958, à la demande de sa Mère-servante générale, Sœur Zita-des-Anges a écrit une petite thèse de sa vocation personnelle.  Nous nous en servirons, car rien n’est plus authentique que ce qui est écrit par elle-même.  Se souvenant des moments privilégiés de sa vie chrétienne, elle écrit : « La grâce de ma première communion, premier contact de mon âme avec Jésus-Hostie, fut certainement pour moi le premier appel à la vie parfaite.  Quelle impression de bonheur je ressentis!  C’était le Jeudi-Saint, 17 avril 1930. »

« Vint le jour de ma confirmation, 26 août 1933.  Ce fut un jour du ciel !  Dans l’Évangile, il est dit que ceux qui touchaient le manteau de Notre-Seigneur obtenaient ce qu’ils demandaient.  Je ferai l’impossible pour poser les mains sur les genoux de Monseigneur pour recevoir la grâce de la vocation religieuse et y être fidèle. »

La petite Rita aime beaucoup aller à l’école.  Le sacrifice qui lui en est souvent demandé pour aider à la maison est le plus dur de son enfance.   À 13 ans, elle doit discontinuer ses études.  Elle a alors l’amer sentiment qu’elle ne pourra pas être religieuse.  De plus, une grave maladie la cloue au lit pendant plusieurs semaines.  La crainte de mourir avant d’avoir réalisé son grand rêve la fait beaucoup supplier Marie.  Cette tendre Mère qu’on ne prie jamais en vain, l’exauce entièrement et elle retrouve la santé.

Rita avait quatre tantes religieuses pour qui elle avait grande admiration.  Son désir d’appartenir à Jésus s’intensifie toujours.  Elle avait écrit : « Pour qu’une vocation soit solide, il faut qu’elle soit éprouvée.  Je voyais dans mon imagination se dresser des obstacles que je croyais insurmontables.  Aussi, j’avais un tempérament timide qui me donnait la crainte que je ne réussirais pas au couvent. Cependant, à la maison, je réussissais en tout. »

Son attrait pour la prière se faisant toujours plus pressant, elle entre dans le Tiers-Ordre franciscain, puis dans la Congrégation des Enfants de Marie.  Enfin, une retraite fermée la décide pour tout de bon à se consacrer sans retard au Bon Dieu.  Elle est impressionnée lorsqu’elle apprend qu’au monastère des Servantes de Jésus-Marie le Très-Saint-Sacrement est perpétuellement exposé.  Sa décision est prise.  Une première entrevue avec la Mère-servante du Nazareth de Rimouski fait s’évanouir toutes ses craintes.  Elle a 22 ans quand vient le temps de quitter le toit paternel.  Les oppositions ne manquent pas et la font souffrir, mais ne peuvent la faire fléchir.  Elle écrit : « S’il en coûte beaucoup à la nature d’accomplir ce grand détachement, une grâce de force extraordinaire le rend possible et donne une paix indéfinissable, prélude des grandes grâces qui suivront. »  Elle entre au monastère le 10 juin 1944.

Rita est accueillie au postulat par sa tante bien-aimée, S. Marie-de-la-Crèche qui est pour elle pleine de bonté.  Sous sa ferme direction, sa vie s’oriente vers les cimes.  Elle revêt le Saint Habit le 10 décembre 1944 et reçoit le beau nom de S. Zita-de-Anges. Aussi, elle développe une grande dévotion à notre Mère Fondatrice, Mère Marie-Zita-de-Jésus et à son Ange gardien.

Le temps de sa formation n’est cependant pas sans épreuves.  Elle nous les fait connaître : l’ennui, la maladie qui lui fait craindre de ne pouvoir persévérer dans sa vocation, la vie commune qui a ses joies, mais qui est aussi parfois source de luttes et de combats. Dans la petite thèse de sa vocation, elle cite : « Vint le beau jour de ma profession où je goûtai le bonheur et la paix qu’expérimentent toutes les âmes qui se sont données généreusement au Seigneur pour L’aimer et accomplir toutes ses volontés. »

Dans une note de 1989, elle révèle ceci : « À ma profession, j’ai promis de ne jamais demander à l’Autorité pour changer ma ‘croix d’épaule’, dussé-je y laisser ma peau…  Ah !!! »  En servante fidèle et généreuse, elle se donne pleinement comme sœur sortante, tâche très exigeante à certains jours.  Âme d’écoute, munie d’un charisme de compassion, elle est très appréciée à la réception, de même qu’au service de l’aumônerie.  On remarque sa patience, sa discrétion, et sa belle simplicité qui mettent les personnes à l’aise. Les diverses fonctions qui lui sont confiées, et qu’elle remplit avec joie, lui sont source d’épanouissement.

En 2003, sa santé se détériorant, elle demande à venir s’installer à l’infirmerie communautaire.  Elle y arrive le 21 juillet.  Les dernières années de sa vie sont une oblation vécue au quotidien et nous la révèle une âme en continuelle union à Jésus et Marie.  Que d’Ave Maria semés à cœur de jour et de nuit !  C’est le trésor de son cœur que nous voulons garder en héritage.

S. Zita-des-Anges répond au Veni de l’Époux le 28 octobre 2014.  Elle est âgée de 92 ans, dont 70 ans de fervente vie religieuse.  La liturgie des funérailles est présidée par M. l’abbé André Picard, aumônier, le mercredi 5 novembre 2014.  L’inhumation suit immédiatement au Cimetière Notre-Dame, de Gatineau.

« Seigneur, ouvre à notre sœur ta maison de lumière et de paix ! »