Notice de S. Marie-de-l'Enfant-Jésus, sjm (Lucille Kavanagh)
« Les temps sont accomplis, le Seigneur aujourd’hui vous appelle. Il vous attend pour la Pâque.
Pressez le pas : C’est l’heure ou Dieu vous fait revivre ».
(Liturgie du 17 décembre)
Sœur Marie-de-l’Enfant-Jésus, (Lucille Kavanagh) voit le jour en la fête de la Croix glorieuse, le 14 septembre 1917. Elle devient l’enfant bien-aimée du Père, le lendemain, en la fête de Notre-Dame des Douleurs, à la paroisse St-François-de-Sales de Pointe-Gatineau. Elle sera confirmée dans sa foi, le 24 mai 1927.
Elle est la fille de M. Ferninand Kavanagh, forgeron, et de Mme Blanche Gauthier. Dans cette belle famille profondément chrétienne, les enfants sont accueillis comme une bénédiction de Dieu; il en naîtra 8 dont 2 partiront très tôt vers le Paradis. Le Seigneur rappellera à Lui le cher Raymond, âgé de 28 ans, alors séminariste, aspirant au sacerdoce.
Quand et avec quel bonheur a-t-elle reçu son Jésus-Hostie pour la première fois? Quels secrets d’amour se sont-ils échangés ce jour là? Rien ne le précise. Cependant, elle avoue avoir songé à la vie religieuse dès son jeune âge, ayant pour motif d’aimer Dieu toujours davantage, de le faire aimer et de prier pour le clergé.
Lucille est munie d’une bonne instruction et connaît la langue anglaise. Ses études terminées, elle enseigne un an à Lac Ste-Marie, et travaille au bureau du magasin Caplan plusieurs années. L’invitation de Jésus se faisant de plus en plus pressante à son coeur, Lucille entre au monastère des Servantes de Jésus-Marie le 21 novembre 1941, à l’âge de 24 ans. Elle portera avec bonheur le beau nom de Soeur Marie-de-l’Enfant-Jésus, vu son attrait marqué pour la spiritualité de la Petite Thérèse. Après un sérieux temps de formation, elle scelle son alliance définitive avec l’Époux divin, avec toute l’ardeur que nous lui connaissons, le 24 mai 1947. Notre soeur s’est d’abord dévouée comme sacristine et infirmière, avant d’être appelée à exercer d’importantes fonctions dans le gouvernement de la Congrégation, ceci durant de longues années. Ce service exigeant et délicat lui a demandé le meilleur d’elle-même dans l’écoute, l’audace et la prudence. De 1971 à 1983, elle anime la grande famille des Servantes de Jésus-Marie avec sagesse, gardant toujours la plus entière fidélité à l’esprit de nos Fondateurs.
Soeur Marie-de-l’Enfant-Jésus est une femme de foi remarquable, une authentique Servante de Jésus-Marie par son amour de Jésus-Hostie et des prêtres. Le 31 janvier 1993, elle écrit : « Tout pour l’Église, les prêtres! Que la soif des âmes à sauver, surtout les âmes de prêtre, me stimule dans les offrandes que j’aurai à faire! Que je sois louange, hostie de louange, par Marie! »
Le 17 avril 2002, notre soeur reçoit son obédience pour l’infirmerie communautaire. Elle note alors :
« Je suis en paix; c’est Jésus et Marie qui manifestent leur vouloir. Mon coeur est dilaté dans ce grand détachement. Je pars en paix et le coeur en joie. Je vis cette Pâque avec Marie. »
Elle y passe les 10 dernières années de sa vie. Cette nouvelle étape, marquée par des problèmes de santé, est vécue dans un total abandon au Seigneur. Imprégnée d’une profonde mentalité mariale, elle est une malade discrète, paisible et sereine. À chacune de nos visites, elle nous accueille avec son bon sourire, reflet de sa belle vie intérieure. Son infirmerie est un petit oratoire où nous aimons nous attarder en passant pour nous édifier de sa prière. Son cœur et son esprit habitent déjà les cieux. Elle vit en constante union avec son Dieu. Comment pourrons-nous oublier ses élans d’amour au moment de la communion eucharistique? Avec quelle ardeur elle reçoit Jésus-Hostie en lui répétant : Mon Bien-Aimé, je t’adore, je t’aime, je te remercie! Comme Jésus a dû l’accueillir avec tendresse à son arrivée au Paradis!
Un petit billet trouvé dans ses papiers personnels cite ce verset de psaume : « Le jour viendra, Seigneur, où je m’éveillerai en ta Présence.» C’est en ce jour du 17 décembre 2012, tôt dans la matinée, que la divine Sagesse met fin à sa longue attente. Oui, viens, Seigneur Jésus! Son service d’adoration se poursuivra éternellement. Jésus, elle avait si hâte de Le voir!
À l’occasion de son décès, M. l’Abbé Jean Loi Nguyen, son fils spirituel, nous enverra un témoignage des plus élogieux la concernant, soulignant les entretiens agréables et réconfortants qu’il eut avec elle, sa joie spirituelle bien contagieuse, qualifiant son sourire de sourire Emmanuel.
Notre sœur était âgée de 95 ans, dont 68 ans de vie religieuse. La liturgie des funérailles est présidée par notre aumônier, M. l’abbé André Picard, concélébrée par le Père Gilles Patry, o.m.i.
Chère Sœur Marie-de-l’Enfant-Jésus, nous avons une dette de reconnaissance spéciale envers vous, pour votre généreux dévouement dans notre Congrégation. Nous sommes entraînées dans votre sillage. Et maintenant que vous êtes près de Jésus, vous lui parlerez de ceux que vous aimez, votre famille, vos sœurs, l’équipe des soins qui vous a assistée et spécialement de M. l’Abbé Jean Loi qui vous garde une profonde et filiale gratitude à jamais.
Merci pour votre longue et édifiante vie !