Notice de S. Marie-Hélène-de-la-Croix, sjm (Anita Patry)

« Tes volontés sont accomplies Quand tout devient eucharistie » (Liturgie du 26 janvier 2013)


« Tissée dans le sein maternel, façonnée dans le secret » (ps 138), la petite Anita ouvre les yeux à la vie le 10 février 1934, en la paroisse St-Rédempteur de Hull. Elle est la 9e enfant de M. Napoléon Patry et de Mme Jeanne Larose qui entourent de leur affection ce petit être fragile qui leur est confié par Dieu notre Père. Dès le lendemain, en la fête de Notre-Dame de Lourdes, elle est introduite dans l’intimité Trinitaire par le Baptême et reçoit les beaux noms de Marie, Louise, ANITA.

La foi est l’héritage le plus précieux que ces bons parents ont transmis à leurs douze enfants. Le papa est décorateur et les revenus sont modestes pour faire vivre la nombreuse famille. La maman est une épouse accomplie, une femme vaillante, généreuse, bonne et douce. Elle s’adonne à diverses activités afin d’aider au budget du foyer. À la maison, tous sont heureux car il y a beaucoup d’amour. On aime chanter et fêter, donc la vie est belle chez les Patry! Anita est confirmée le 18 avril 1941et reçoit son Jésus-Hostie pour la 1ère fois le 20 avril suivant.

Vivant à proximité du monastère des Servantes de Jésus-Marie, elle est attirée par le Saint-Sacrement et vient à la chapelle plus de trois fois par jour. Elle aime venir aider nos sœurs sortantes à faire du ménage dans les pièces de l’extérieur. Ce premier contact avec les religieuses l’interpelle et, très tôt, elle est attirée vers le cloître.

Elle termine ses études à l’École normal St-Joseph. Les premiers jours où elle commence à enseigner, elle avoue se sentir comme un poisson hors de l’eau. Elle manifeste alors son désir d’entrer chez les Servantes de Jésus-Marie pour le 21 novembre 1952. Elle a 18 ans. Son père la trouve trop jeune. Plus tard, elle nous fera cette confidence : « Alors que papa avait refusé que j’entre en novembre, j’ai fait une forte grippe qui m’avait rendue bien malade. Maman dit à Georgette : j’ai peur que le bon Dieu vienne la chercher puisque nous n’avons pas voulu la Lui donner. Cette chère maman avait une foi à transporter les montagnes. » Au Jour de l’An suivant, en l’embrassant, son père lui dit : « Si tu le veux, tu pourras entrer chez les Servantes le 9 juin prochain. » Quelle joie remplit son coeur! Donc, le 9 juin 1953, elle a 19 ans, et réalise son beau rêve de devenir l’épouse de Jésus.

Le 10 décembre est un jour radieux pour Anita, celui de sa prise d’habit. Elle aurait aimé porter le nom de S. Marie-Hélène-de-l’Eucharistie mais elle reçoit plutôt celui de S. Marie-Hélène-de-la-Croix. Sans le savoir, voilà qu’est tracé le programme de toute sa vie. Dès son noviciat, elle connaît un fléchissement de santé qui l’oblige à un mois de repos dans sa famille; ce qui retarde de six mois sa première profession. Animée d’une volonté sincère de se donner totalement au Seigneur, le 24 mai 1959, elle scelle son alliance définitive avec Jésus. Le cierge de son oblation est allumé pour toujours et déjà se consume.

Très tôt, la maladie vient la visiter et restera sa compagne jusqu’à la fin; si bien qu’elle écrit : «Passer une journée sans souffrir, je ne connais pas ça.» Formée au sacrifice dès son jeune âge, son Époux crucifié la trouve toujours adorante de toutes ses volontés. Les deuils se sont aussi succédés dans sa famille. Malgré la peine ressentie, son espérance triomphe toujours et elle demeure une compagne agréable qui s’ingénie à cacher ses douleurs et ne cherche qu’à rendre service.

Servante talentueuse, pleine d’initiative, débordante d’activité, son dévouement s’est d’abord exercé à la confection des hosties, comme sacristine et infirmière. Douée d’une belle voix, elle chante de toute son âme les louanges du Seigneur. Toujours disponible, elle remplira la charge de Mère-servante durant 6 ans.

Héritant des talents d’artiste de son père et de sa mère, elle aime occuper ses moments libres en confectionnant de belles décorations et de jolis tricots.

« VOLONTÉ DE DIEU EN TOUT » était son mot d’ordre. Sur un de ses papiers personnels, elle avait écrit : « Que c’est donc bon la volonté du Bon Dieu! ». Elle l’exprime par sa disponibilité constante qui la conduit dans nos différents monastères. Comme un refrain, on retrouve dans ses lettres cette autre phrase bien significative : « Le Seigneur est ma force et mon rempart, mon cœur lui fait confiance. »

Elle disait : « malgré les épreuves qui ont jalonné ma vie, j’ai toujours été heureuse. Marie a été mon étoile. J’ai aimé toutes mes soeurs et me suis toujours sentie aimée d’elles. Dans ma Congré-gation, j’ai vécu des heures remplies de paix et de joie. Je la remercie de m’avoir permis de vivre une vie toute pour Dieu, sous le rayonnement de l’Hostie et sous le manteau de ma Mère, la Vierge-Marie. » Cette confiance toute mariale lui a permis de vivre avec générosité son offrande pour les prêtres, et spécialement pour son cher frère Claude. Le 26 janvier 2013, vers 1h 30 du matin, tout discrètement et paisiblement, le cierge de son oblation s’est éteint.

Bien-aimée Sœur Marie-Hélène-de-la-Croix, maintenant, votre longue journée de souffrances est terminée et vous êtes rentrée chez Dieu. Près de Lui, vous lui parlerez de tous ceux que vous aimez, votre grande famille, vos sœurs Servantes de Jésus-Marie et l’équipe des soins qui vous a assistée.Merci pour votre témoignage de joie, de courage et de fidélité. Nous vous disons avec amour : au revoir, au ciel !

La liturgie des funérailles est célébrée, le 30 janvier par notre Père Aumônier, M. l’Abbé André Picard, concélébrée par M. l’Abbé André Patry, ami de la famille. Une nombreuse assistance rend un dernier hommage à notre chère sœur.

« Chère soeur, reposez en paix près du Seigneur! »