Notice de S. Jacqueline Hervieux, sjm (S. Marie-Claire-de-l'Eucharistie)
« Tout concourt au bien de celui qui aime Dieu.» (Rm 8, 28)
(sa devise personnelle)
Plus tard, elle la commentera ainsi : «Quel secret de Paix et d’Abandon qui m’a portée tout au long de mon passage sur la terre et acheminée vers le ciel, ma Patrie, où Dieu, Père, Fils, et Esprit, m’attend, sans oublier Marie! »
Notre Sœur Jacqueline naît le 4 juin 1931 à Lanoraie, petit village sur les rives du beau fleuve St-Laurent. Ses parents M. Henri Hervieux et Dame Claire Deschênes sont de fervents chrétiens. De leur union naissent trois filles : Yvette qui deviendra religieuse chez les Missionnaires de l’Immaculée-Conception, Jacqueline et Madeleine, Mme Yvon Vincent. Que de beaux exemples de don d’eux-mêmes ils laisseront à leurs trois filles! Ils tiennent à ce qu’elles aient une instruction suffisante afin de leur assurer un bon avenir. Étant encore enfant, Jacqueline garde en mémoire un cadre de la petite Thérèse suspendu dans la cuisine. Elle dit : «moi, je vais faire une sœur, une soeur cloîtrée.» Mais étant passablement enjouée, pour ne pas dire dissipée, on ne me prenait pas vraiment au sérieux. Devenue jeune fille, elle paraît ne plus y penser. Elle a un beau travail de secrétaire qu’elle aime beaucoup, avec des chances d’avancement, dispose d’un bon salaire et mène une vie belle, libre de tout souci.
La maman prie beaucoup pour sa grande fille. Un dimanche, comme à l’habitude, Jacqueline achète un Prions en Église. Au verso de ce livret, des cours d’orientation par correspondance sont annoncés. Se sentant interpellée, elle décide de s’inscrire à ces cours et reçoit une volumineuse enveloppe contenant les dépliants de diverses communautés religieuses. Elle en prend connaissance. Son attention se porte sur la modeste brochure des Servantes de Jésus-Marie : «L’Écho du cloître». Et voilà, c’est le coup de foudre; elle se dit : «C’est là que j’entre!» Sur-le-champ, elle écrit à la Mère-servante générale. Le processus ordinaire se poursuit. Elle est acceptée chez les Servantes de Jésus-Marie.
Cependant, les derniers mois qui s’écoulent au milieu des siens sont pénibles, particulièrement pour les parents. Yvette, déjà professe perpétuelle chez les Missionnaires de l’Immaculée Conception est toujours susceptible de partir pour les missions. Ce qui arriva en 1954, où elle reçoit l’obédience de se rendre en Afrique centrale.
Soeur Jacqueline fait son entrée au cloître le 21 novembre 1952. Elle s’adapte bien à son nouveau milieu de vie. Tout lui semble facile. Elle cite : «Le bon Jésus, ce cher Divin Époux m’attirait tellement; c’était un peu irrésistible.» Elle est admise à la Prise d’habit le 24 mai 1953 et choisit le nom de Soeur Marie-Claire-de-l’Eucharistie.
Son noviciat se poursuit dans la joie et la ferveur. Sa devise : «Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu» lui sert en maintes occasions pour accepter joyeusement et avec amour les détails de notre vie communautaire. Son caractère assez entier reste toujours son cheval de bataille. Elle écrit : «mais avec le secours de notre bon Jésus, Prêtre et Hostie et de Marie, notre douce Abbesse, on passe à travers les petites et grandes épreuves.»
Le 24 mai 1955, jour de sa profession, la Parole de Saint Paul à Tm. 1,12 : «Je sais en qui j’ai cru» la touche profondément et ne s’effacera jamais de sa mémoire.
En 1958, Jésus l’appelle au Nazareth Sacré-Cœur de Longueuil, nouvellement fondé. Le 24 mai, elle y scelle son alliance définitive avec Jésus-Hostie. La cérémonie est présidée par Mgr Gérard-Marie Coderre. Celui-ci termine son homélie par un souhait à la nouvelle professe perpétuelle, souhait qui restera gravé dans son coeur : «Je souhaite à l’élue d’avoir part à toutes les souffrances de son Époux ; ce sera le plus beau joyau de sa corbeille de Noces !» En 1959, elle revient à la Maison-Mère. Son dévouement s’exerce à divers travaux.
En octobre 1963, à l’occasion de la retraite annuelle, S. Marie-Claire-de-l’Eucharistie note que le bon Maître la gratifia très fortement par un trait de feu de son Esprit Saint et qu’elle fût plongée dans un Océan d’Amour. Ce fut si fort, qu’elle en fût malade. Après un stage de quelques mois à l’infirmerie, elle reçoit l’obédience d’économe; charge qu’elle remplira 21 ans, en divers monastères. Elle aime ce travail qui lui est facile. Son beau nom de Marie-Claire-de-l’Eucharistie lui est bien cher, car c’était le nom de sa mère; pour des questions pratiques, elle reprendra son nom de baptême : S. Jacqueline Hervieux.
Assoiffée de sainteté, son service d’adoration et de louange garde la primauté, quelles que soient les occupations urgentes qui se présentent. Pour sauver des âmes et faire connaître son cher Dieu d’amour, elle se fait missionnaire dans son cloître, accompagnant par la prière et le sacrifice sa grande soeur Yvette qui missionne en Afrique. «Quand on aime, tout peut servir.» Cette petite phrase la dépeint bien. Soeur Jacqueline s’est servie de tout pour aimer et accomplir tout ce que Jésus attendait d’elle.
Sa santé étant déficiente, elle accepte le 16 septembre 2006 de venir poursuivre sa belle vie S.J.M. à l’infirmerie communautaire, se montrant toujours reconnaissante des bons soins reçus.
En ce 2e dimanche de l’Avent, le 8 décembre, au moment de l’Eucharistie, alors qu’on vient lui porter la communion, on la trouve déjà en communion éternelle avec son Bien-Aimé. Notre soeur était âgée de 82 ans, dont 60 ans de vie religieuse.
La liturgie des funérailles fut présidée par notre Aumônier, M. l’Abbé André Picard, et concélébrée par le P. Gilles Patry, o.m.i., le 13 décembre 2013. Dans une grande simplicité, la cérémonie revêt un cachet de Résurrection. Sa soeur Mme Madeleine Vincent et une nièce étaient présentes. L’inhumation au Cimetière Notre-Dame suit immédiatement.
Bien-aimée Sœur Jacqueline, merci pour le témoignage d’une vie consacrée vécue avec un ardent amour de Jésus et de Marie. Ô Époux d’Amour, c’est ainsi que vous aimiez parler à Jésus. Maintenant que vous êtes près de Lui, parlez-Lui souvent de nous et de tous ceux et celles que vous avez aimés sur la terre.
« Quelle repose dans la paix de son Seigneur ! »