L’Écho du Monastère 1909, un siècle plus tard : notre Site Internet 2009

SUR LES PAS DE NOS DEVANCIÈRES,
POUR SOULIGNER NOS 3 ANS SUR L’INTERNET.

En JUIN 1909, sous l’inspiration de l’Esprit Saint, les Servantes de Jésus-Marie publiaient à leur petite imprimerie le 1er numéro de « L’ÉCHO DU MONASTÈRE «. Un siècle plus tard, mois pour mois, en JUIN 2009, nous présentions notre Site Internet.

Nous nous sommes souvent interrogées. Que penserait notre Père Fondateur de notre présence sur Internet? Nous trouvons sa pensée dans les Archives par cette agréable coïncidence.
Oui, ce fut une surprise de découvrir que, 100 ans auparavant, les Servantes de Jésus-Marie, sous la direction de notre Père, ouvraient les portes du Monastère, par la publication d’une petite revue qui transmettait au public quelque chose du vécu de leur vie quotidienne. Il nous est facile de traduire, un siècle plus tard, que son orientation serait celle de Benoît XVI sur la présence des communautés sur le Web, même pour des religieuses contemplatives et cloîtrées.

Ce que nous appelonse « ACTUALITÉ » sur notre site, nous le retrouvons dans la Revue « L’ÉCHO DU MONASTÈRE » sous le titre «AUTOUR DU THABOR ». Notre Père l’explique ainsi : « Cette appellation ne convient-elle pas admirablement pour raconter à nos bienveillants lecteurs, qui semblent tant s’y intéresser, les évènements, petits ou marquants, de notre vie de famille, puisque cette vie se passe au pied du Thabor eucharistique? Alors même que l’obéissance nous retient hors de la chapelle, notre coeur y demeure et notre travail est fait en vue et pour l’amour de Jésus présent sur l’autel. »

Pour souligner nos 3 années de présence sur le Web, nous avons pensé publier le premier article de notre Père Fondateur, lors du lancement de la petite revue : L’ÉCHO DU MONASTÈRE.

MES BIEN CHÈRES FILLES EN JÉSUS-MARIE

Vous m’avez demandé d’écrire le premier article qui sera en même temps le programme de la toute petite, minuscule, REVUE qui portera le nom grand et sonore de L’ECHO DU MONASTERE, et que vous vous proposez de publier à la gloire et pour l’amour de Jésus et de Marie. Malgré mon insuffisance, je vous avouerai que je m’attendais un peu à cet honneur, après avoir exposé avec tant de conviction à vos esprits déjà persuadés, d’ailleurs les motifs de cette entreprise. Je n’ai eu à vaincre que votre humilité; mais elle a cédé devant l’approbation donnée par Monseigneur l’Archevêque à notre projet. Alors: DUC IN ALTUM, déployez vos voiles et prenez le large. Vous me répondez avec Jeanne d’Arc la Bienheureuse: LOUÉS SOIENT JÉSUS ET MARIE; VIVE LABEUR. Au reste, mon sujet est tout tracé; je n’ai qu’à dire tout haut ce qui s’est dit plus bas dans le calme de vos délibérations. Justement, ce sera un premier ÉCHO, une première vibration échappée DU MONASTÈRE, qui ira se répercutant sur les collines des Laurentides, roulant sur les ondes de nos majestueuses rivières, pour dire et redire dans maints foyers chrétiens, combien derrière vos murs bénis, on aime Jésus, on aime Marie, combien on voudrait les faire aimer de tous.

NOM BIEN CHOISI

Que vous avez donc bien choisi le nom de votre petite publication : L’ÉCHO DU MONASTÈRE! L’écho d’une pieuse demeure dont Marie est la Supérieure; mais cet Echo, c’est Marie elle-même, car chaque fois que vous dites: « Marie, » elle dit: « Jésus. » Oh! dites-le, criez-le souvent, clans le silence de votre cloître, le doux nom de Marie, et L’ÉCHO ira porter l’adorable nom de Jésus aux foules qui en ont faim et soif.

Tenez, je l’aime déjà bien gros votre petit ÉCHO, pour tout l’amour divin qu’il éveillera et fera vibrer joyeusement dans tant de coeurs canadiens; pour le respect et l’affection qu’il entretiendra chez nos croyantes populations, à l’égard des bien- aimés du Coeur de Jésus, les prêtres.

Vous verrez qu’on lui fera bon accueil partout. Par son âge et par sa taille, c’est un tout petit enfant. En se présentant dans un foyer, il dira: C’est notre bonne Maman, Marie Immaculée, qui m’envoie ici ; je vous apporte sa sainte joie.

QUE FEREZ VOUS PAR LE MONDE?

DUC IN ALTUM : Allez donc de l’avant. Quoi! Vous faudra-t-il déserter votre chère solitude et reprendre contact avec un monde dont vous vous étiez échappées, chantant votre allégresse, comme l’oiseau fortuné qui a vu se rompre le filet du chasseur? Non. certes! Soyez encore, si possible, plus cachées et plus recueillies; mais songez aux âmes; rappelez-vous je cri de votre divin Époux sur la croix: SITIO! j’ai soif des âmes. Par ce cri il vous a inspiré une vocation particulière. oh! combien belle!

Il y a par le monde tant d’âmes qui ont besoin d’une parole d’encouragement dans le bien, de consolation dans la douleur. Une phrase lue dans une revue pieuse est souvent l’occasion d’un retour vers Dieu. Est-ce là le but que vous voulez atteindre en publiant L’ÉCHO DU MONASTÈRE? Occasionnellement …oui, certes. À tous incombe le devoir de l’édification; nul ne doit refuser le rôle du bon Samaritain, quand la Providence l’offre. Mais i1 est des mains plus puissantes que les vôtres pour opérer les oeuvres de Dieu; des lèvres plus autorisées que les vôtres pour porter la vérité dans les esprits! Or c’est précisément ici que se dessine votre vocation particulière.

UN SEUL ESPRIT PRODUISANT DES FRUITS VARIÉS :

Chaque institut religieux, en effet, a reçu de l’Esprit-Saint un trésor, une source d’eau vive pour entretenir dans ses membres la vie spirituelle, la même vie pour tous, quoiqu’elle produise des fruits variés pour chaque institut. Avec les mêmes éléments puisés dans la terre ou dans l’air, les organismes différents des plantes produisent sur l’une la rose, sur l’autre la violette, ou les fruits variés selon les espèces. Tout institut religieux a un organisme particulier créé et mis en mouvement par le Saint-Esprit qui en a déposé les différentes pièces, à l’état de germes, dans les premiers coeurs appelés à l’oeuvre. Par son souffle vivifiant, ces germes prennent vie et se développent en traditions: ce sont les oeuvres, les usages et les dévotions propres à chaque famille religieuse. C’est bien comme une source d’eau vive qui, une fois découverte et captée, continue à couler dans le jardin de l’Église, portant sur son parcours rafraichissement et fécondité.

FAITES CONNAÎTRE VOS OEUVRES

Vous avez donc, vous aussi, mes bien chères filles, votre propre source. À vous comme aux autres familles religieuses, le Saint-Esprit a dit: Buvez l’eau mise en réserve pour vous; abreuvez-vous à la source creusée pour vous. Captez cette source afin de la posséder seules; entourez-la de murailles étanches, afin que les éléments étrangers.ne viennent point s’y mêler. Puis il ajoute: Que votre source se déverse au dehors; répandez-en les eaux jusque sur les places publiques. (Prov. 5, 17-16). Ce qui veut dire que si vous devez garder avec un soin jaloux les traditions transmises par votre Mère Fondatrice et vos premières soeurs, les méditer et les mettre en pratique, cependant cette source d’eau vive ne peut pas, ne doit pas rester captive dans vos coeurs. Les grâces de sanctification sont comme mises en serre chaude par l’Esprit-Saint, dans des âmes privilégiées pour être transplantées dans d’autres âmes.

Le trésor de vos traditions, vous le devez aux âmes; vos oeuvres de prière, vous devez les faire connaître; Dieu les a inspirées à votre Institut pour que les fidèles les apprennent de vous. Ce ne sont pas des dévotions privées, mais des pratiques qui intéressent tout le peuple chrétien, qui répondent à un besoin de la sainte Église, à en juger du moins par les oeuvres semblables à la vôtre qui ont surgi en différents pays depuis un demi-siècle tout au plus, à l’insu les unes des autres; à en juger surtout par les encouragements et les approbations formelles des Souverains Pontifes Léon XIII et Pie X. Cette oeuvre providentiellement réservée par Dieu à notre temps, c’est l’oeuvre de la prière plus abondante pour la plus grande sanctification du clergé.

[article_slider id=»slider1″]

LES MÉDIAS SONT UN DON DE DIEU POUR NOTRE TEMPS NOUS AVONS À TRANSMETTRE UN TRÉSOR

Voici quelques extraits encourageant provenant du Magistère :

Cardinal Camillo Ruini :“ …je souhaite que les religieuses utilisent davantage les instruments que la technologie informatique dans le monde des communications, met à la disposition de tous… Dans cette nouvelle forme d’apostolat, les religieuses peuvent apporter beaucoup…”

Extrait du séminaire organisé par le Conseil pontifical en avril 2012 : “…Les médias sont un don de Dieu pour notre temps… l’utilisation de « mass media » est avant tout une MISSION qui exige souvent aussi des sacrifices. Ce serait suicidaire que l’Église soit absente dans le débat, au moment où l’on parle de mondialisation… Les médias entrent dans la mission de l’Église, son utilisation exige la responsabilité et comporte des sacrifices… nous n’avons pas le droit de ne pas en profiter, de nous taire… Dans la situation actuelle, avec le rythme effréné de la vie quotidienne, on constate que les personnes lisent de moins en moins et apprécient de regarder plus de photos. C’est donc un élément à considérer dans la nouvelle évangélisation ; il faut utiliser plus le langage des images… Le prêtre, les religieux-ses dans l’impact avec le monde numérique doit faire transparaître son coeur de consacré. NOUS AVONS À TRANSMETTRE UN TRÉSOR.

Mgr Celli – 21 mai 2012 pour la journée des communication sociale : “Vivons avec joie et responsabilité la mission que le Seigneur nous confie – par l’Internet – Nous ne sommes pas là pour annoncer notre personne, nous sommes appelés à annoncer Jésus Christ. Nous devons la vivre avec grande dévotion et professionnaliste, mais également heureux de pouvoir être les outils de cette annonce .

EN JUIN 1919 : UNE PENIBLE MAIS NECESSAIRE DECISION

Après 10 ans de publication, la petite Revue « L’ÉCHO DU MONASTÈRE », a cessé d’être publiée. Voici quelques extraits du dernier ÉCHO expliquant cette décision.

UNE PÉNIBLE MAIS NÉCESSAIRE DÉCISION – Elle concerne L’Écho du Monastère. Il vient d’achever sa dixième année et a passé au travers de la «Grande Guerre»; mais voilà qu’aujourd’hui sonne sa dernière heure.

On aurait pu penser que la famille religieuse devenant plus nombreuse, cette imprimerie aurait pris de l’importance en proportion, mais ce fut le contraire qui arriva; surtout lorsque, en 1902, Monseigneur Duhamel réalisa un des buts principaux de la fondation en permettant l’Exposition perpétuelle du T. S. Sacrement. Le temps considérable passé devant la sainte Hostie (7 à 8 heures par jour), le développement des exercices religieux, la formation des novices qui exclut presque tout autre travail, l’entretien d’une maison assez vaste, le soin surtout de la chapelle et du trône eucharistique toujours orné de cierges et de fleurs, occupèrent de plus en plus les soeurs et diminuèrent d’autant le personnel et par conséquent le travail de l’imprimerie. Les mains disponibles durent être conservées pour la fabrication des hosties, travail tout à fait en rapport avec le but de la Congrégation.

Ajoutons qu’à notre époque, les santés sont loin d’être brillantes; on le constate partout, dans le monde aussi bien que dans la vie religieuse. Considérant les si nombreuses heures de prière (la plus grande partie du temps à genoux), le chant de la grand’messe et la psalmodie d’un long office, les soeurs peuvent à peine suffire aux travaux du monastère, quoiqu’elles ne perdent pas un seul instant. Elles occupent même leurs deux courtes récréations à la couture ou au tricot. Elles ne pourront donc résister longtemps à un labeur aussi fatiguant que celui de l’imprimerie. Nous nous voyons donc dans l’obligation de fermer ce petit atelier et de faire faire au dehors les impressions indispensables à la Congrégation.

Et voilà que nous sommes en face d’une décision qui nous peine grandement, mais que les circonstances rendent inévitable : cesser la publication de L’Écho.

En effet, tout en nous gardant bien d’attribuer à notre modeste revue une importance et des qualités qu’elle n’a pas, nous ne manquions pas d’être souvent consolées par le bien qu’elle produisait en plusieurs âmes. Beaucoup de nos lecteurs l’aimaient et nous le redisaient de bien des manières, car elle établissait un lien entre eux et notre oeuvre de prière. C’était comme une entrée discrète qu’elle leur ouvrait, de temps à autre, dans nos Nazareths. Le petit Écho leur procurait souvent le rafraîchissement de l’esprit et le réconfort du coeur que les personnes du monde éprouvent lorsqu’elles pénètrent sous les voûtes
d’un cloître.

Chers lecteurs, « Au revoir »! Vous nous retrouverez, quand il vous plaira, auprès de Dieu, je veux dire: aux pieds du Dieu Hostie. C’est là que nous demeurons le jour et la nuit, et que nous continuerons à le prier pour vous.

[article_slider id=»slider2″]

CES DOCUMENTS D’ARCHIVES SONT UNE ÉTAPE DE NOTRE HISTOIRE