Saint Joseph et l'Église d'hier à aujourd'hui

HIER : les textes de la première partie sont de l’Abbé Alexis-Louis Mangin : archives S.J.M.

Y a-t-il eu des vies plus cachées que celles de la Sainte Vierge et de saint Joseph?
Et pourtant comme elle était importante la mission de saint Joseph! Sur la terre saint Joseph était considéré comme un pauvre charpentier. On disait de Notre Seigneur : c’est le fils du charpentier. C’est tout ce qu’on disait de lui. Ses compatriotes disaient : c’est un brave homme. L’Évangile le nomme un homme juste. Cette expression dans la bouche du Saint-Esprit a une valeur tout à fait particulière. Le Saint-Esprit dit d’un homme qui ne fait pas autre chose que la volonté de Dieu que c’est un homme juste, c’est-à-dire un saint consommé, car c’est en cela que consiste la vraie sainteté.
La gloire de saint Joseph dans la sainte Église n’a monté que très lentement, mais elle montera et elle doit monter encore par l’élévation à laquelle Dieu portera le nom de Joseph. À nos yeux sur la terre, il faut que cette gloire éclate; il faut que nous sachions jusqu’à quel point il a imité le Fils de Dieu descendant dans l’humilité, l’abnégation, le sacrifice de soi-même.
C’est un sentiment général dans l’Église et qui va s’accentuant de plus en plus que saint Joseph a reçu dès sa naissance, et probablement avant sa naissance, le privilège extraordinaire d’être sanctifié comme saint Jean-Baptiste et par conséquent d’être débarrassé de toutes souillures du péché originel avant même sa naissance; si ce privilège a été accordé à saint Jean-Baptiste parce qu’il été le précurseur du Messie, à plus forte raison il a dû être accordé à saint Joseph qui devait être le père nourricier de Jésus. Nous pouvons dire que c’est là le sentiment général de l’Église et, comme saint Joseph doit être glorifié de plus en plus avant la fin du monde, nous pouvons prévoir qu’un jour viendra où l’Église se prononcera sur ce fait que saint Joseph a été sanctifié dans le sein de sa mère.
Mais encore une fois, cette élévation à nos yeux ne s’est faite que très lentement. Durant les siècles qui ont suivi l’Ascension de Notre-Seigneur, ce n’est que progressivement que le culte de la très sainte Vierge s’est développé. La très sainte Vierge Marie a été très honorée des fidèles, dès les premiers temps de l’Église, mais avec une certaine discrétion parce que, par la volonté de Dieu, il fallait tout d’abord établir la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Lisez les Actes des Apôtres, ils ne mentionnent pas la très sainte Vierge parce qu’ils ont été envoyés pour prêcher la divinité de Jésus-Christ et le salut apporté par le Sauveur, et pour confirmer comme des témoins véridiques la Résurrection du Christ, telle qu’il l’avait annoncé.
La bouche du juste méditera la sagesse et sa langue racontera les jugements de Dieu, la justice de Dieu. L’Église applique ces paroles à saint Joseph. Elles m’ont frappé ce matin en récitant l’Office. La place que saint Joseph occupe dans l’Église est une place unique parce qu’il a eu un rôle tout particulier à jouer dans le mystère de l’Incarnation. La bouche du juste, voilà une parole qui semble un peu extraordinaire. La bouche qui médite la sagesse : parole appliquée à saint Joseph dont le rôle semble tout à fait silencieux. Qu’est-ce que c’est qu’une bouche qui médite la sagesse? La bouche, c’est l’organe de la parole, conduit par l’intelligence. C’est l’intelligence qui médite, et la bouche est simplement un organe par lequel l’intelligence exprime extérieurement sa pensée. Pourquoi l’Esprit-Saint emploie-t-il cette expression : la bouche méditera? Il me semble que c’est précisément à cause de l’activité très grande, activité sur le modèle de celle de Jésus et de Marie que nous devons admirer dans saint Joseph.
La vocation de saint Joseph était d’être le chef de la Sainte Famille. C’était à lui qu’il appartenait de parler dans la maison de Nazareth. Pour toutes ces raisons, la Sainte Église lui applique ce texte. C’était à lui de parler, et c’était l’homme le plus silencieux que l’on puisse imaginer. Donc, il y a parole et parole. Ce n’est pas un flot de paroles matérielles qui produit la sainteté dans les âmes, mais c’est la parole tout à fait juste. Et sa langue racontera la justice, la sainteté. onc, ce n’est pas l’abondance de paroles extérieures qui raconte la justice, mais c’est la conformité à cette parole, si rare soit-elle extérieurement, avec la parole divine, avec la parole intérieure. Le juste, le saint, parle peu, mais le peu qu’il dit produit la sainteté. Pourquoi? Parce que cette parole qu’il dit, cette bouche qui est l’organe de cette parole est toujours employée à la méditation divine, cette bouche est tellement soumise à l’esprit qui médite sans cesse la Sagesse que lorsqu’elle se met à exercer son office, elle ne peut l’exercer que selon la sagesse.

La véritable humilité est faite d’esprit de foi, d’esprit d’espérance, et d’esprit de charité. C’est ce que nous devons étudier surtout dans nos trois modèles : le Cœur de Jésus, le Cœur de Marie et le Cœur de Joseph.
La mort de saint Joseph stimule notre espérance. Saint Joseph a rendu sa belle âme à Dieu dans les bras de Jésus et de Marie. Quel spectacle plein d’espérance! Or, il nous est proposé comme modèle de notre mort. Saint Joseph a été donné par l’Église comme patron de la bonne mort pour nous encourager dans cette espérance. 

1621

Instituée au 15e siècle, la fête de saint Joseph le 19 mars est devenue obligatoire dans toute l’Église en 1621 sous le pontificat de Grégoire XV. « La tradition de la dévotion à saint Joseph remonte d’ailleurs au tout début de notre pays qui lui fut officiellement consacré en 1624 ».

PREMIERE FÊTE DE SAINT JOSEPH AU CANADA

C’est au missionnaire Joseph Le Caron qu’on doit le choix de saint Joseph comme premier patron de la Nouvelle-France. Ce récollet arrive à Québec en 1615, célèbre la première messe en Ontario (Huronnie) le 12 août 1615, rentre en France l’année suivante, revient en 1617 pour exercer son ministère à Tadoussac, puis reprend la route de la Huronnie en 1623 pour y passer l’hiver avec… saint Joseph.
Le Caron rédige un mémoire sur les mœurs des Hurons et les difficultés des travaux d’évangélisation. Voici ce qu’il note pour le 19 mars 1624: «Nous avons fait une grande solennité où tous les habitants se sont trouvés, et plusieurs sauvages, par UN VŒU QUE NOUS AVONS FAIT A SAINT JOSEPH, que nous avons choisi pour notre patron du pays et protecteur de cette église naissante.» Les historiens croient que la Saint-Joseph fut par la suite célébrée régulièrement, sauf peut-être pendant l’occupation de Québec par les frères Kirke (1629).
En 1637, le père Le Jeune écrit dans les Relations des Jésuites que «la fête du glorieux Patriarche saint Joseph, père, patron et protecteur de la Nouvelle-France, est l’une des grandes solennités du pays».

SAINT JOSEPH DU PAPE PIE IX AU CONCILE VATICAN II AVEC JEAN XX III

En 1870, Pie IX déclare saint Joseph Patron de l’Eglise universelle. En 1889 Léon XIII Consacre le mois de mars à saint Joseph. En 1955 Pie XII institue la mémoire de saint Joseph artisan au 1er mai et en 1956, dans son encyclique, il place saint Joseph comme témoin privilégié de l’amour du Coeur de Jésus. En 1962 Jean XXIII confie le Concile Vatican II à saint Joseph. Nombreuses références intéressantes trouvées sur le Web : Église d’hier.

SAINT JOSEPH AVEC LE PAPE PAUL VI

SAINT JOSEPH AVEC LE PAPE JEAN-PAUL II

SAINT JOSEPH AVEC LE PAPE BENOÎT XVI

…et AUJOURD’HUI AVEC LE PAPE FRANÇOIS