Saint Joseph Gardien du Pain de Vie

Notre vocation eucharistique confiée à saint Joseph Gardien du Pain de Vie, depuis 100 ans

Il y avait longtemps que l’abbé Alexis-Louis Mangin, notre Père Fondateur, voulait faire quelque chose de bien pour le bon saint Joseph, en reconnaissance de tous les bienfaits reçus, par lui-même et par sa Congrégation.
Autrefois, à Masson, il aurait bien voulu faire peindre l’Époux de Marie, le Gardien de Jésus avec la Vierge de l’Allaitement divin… sans doute, l’artiste avait des goûts contraires… et ne trouva pas de place sur sa toile…
Mais saint Joseph sait attendre…
Nous manifestions souvent, en récréation, le désir d’avoir une statue de saint Joseph qui exprimerait les rapports avec l’Eucharistie de notre bon Père nourricier et protecteur, puisque nous étions des adoratrices de JÉSUS-HOSTIE… Notre Père Fondateur ne disait rien, mais souriait finement… Il avait son plan; l’heure de l’exécuter allait bientôt sonner…
Lors d’une récréation du soir, il nous confia : “ Vous l’aurez votre statue de saint Joseph en lien avec l’Eucharistie, comme vous le voulez depuis si longtemps.”
En 1912, le 19 novembre, saint Joseph du Mont-Royal, par les prières du saint Frère André (déjà nommé ainsi par nos soeurs), ne l’avait-il pas guéri d’une maladie de cœur assez sérieuse? Il avait bien envoyé un souvenir au sanctuaire pour exprimer sa reconnaissance, mais son grand cœur n’était pas satisfait.
Nous étions en 1913, quelques mois avant son départ pour l’Europe, vers Rome tout spécialement; il s’y rendait pour présenter à notre Saint-Père le Pape Pie X, sa Congrégation religieuse : les Servantes de Jésus-Marie.
Avant son départ pour l’Europe, notre Père avait l’intention de donner à son groupe, de Jésus avec saint Joseph, le titre de saint Joseph de toutes grâces ou saint Joseph et l’Eucharistie. Étant en France, il découvrit une statue dans le parc d’un château, près du village d’Ars, sous le vocable de “St Joseph de Toutes-Grâces. ”

C’est devant cette statue qu’il écrivit cette prière: Saint Joseph de Toutes-Grâces, Gardien du Froment des Élus, vivifiez notre FOI envers l’Eucharistie; Saint Joseph de Toutes-Grâces, Tuteur de la « Vigne divine, ranimez notre espérance, en nous tenant toujours unis au  » gage de la gloire future; Saint Joseph de Toutes-Grâces, Père Nourricier du Pain vivant descendu ciel, faites qu’avec une charité toujours plus grande, nous nous en nourrissions chaque jour.

Il découvrit une autre statue à Paray, dans le Musée de Jésus-Hostie-Roi, désignée sous le nom de “Hiéron” qui signifie “chose sacrée”. C’est presque le nôtre nous dit-il : l’Enfant Jésus présente à Joseph une petite gerbe de blé et lui explique l’Eucharistie. Saint Joseph joint les deux mains élevées vers son visage dans un geste qui décrit l’admiration, l’étonnement, la joie. J’enverrai une photographie de notre statue qui a sa place dans ce musée où l’on collectionne tout ce qui a rapport à la royauté de Jésus par l’Eucharistie.
C’est alors, avec tout ce qu’il méditait depuis longtemps dans son cœur et le regard sur les textes de l’Écriture, qu’il chercha un autre vocable à attribuer à saint Joseph qui serait caractéristique à notre vocation eucharistique.

Description et réalisation

Saint Joseph, Gardien du Pain de vie! On ne pouvait trouver un plus beau titre pour désigner le père nourricier de Jésus.
Cette belle statue éditée par notre Père Fondateur, l’Abbé Alexis-Louis Mangin, est le fruit de l’ardente dévotion de son âme sacerdotale à saint Joseph, Époux de Marie, Gardien de JESUS qui, lui-même s’appelle le Pain vivant, le Pain de vie.
L’Enfant Jésus est debout sur une souche où s’enroule une vigne. Il tient dans la main gauche une poignée d’épis de froment, dirigeant l’index de la main droite vers son Cœur eucharistique, il semble dire à saint Joseph : « C’est moi qui suis le Pain de vie. » Celui-ci le regarde avec attendrissement et le soutient de son bras gauche, car il est son Protecteur et son Père Nourricier; il lui tend la main droite, car il supplie son Dieu, il lui demande pour nous qui l’implorons, les grâces pour recevoir dignement ce Pain de vie.
L’artiste choisi pour exécuter ce travail fut M. Joseph O. Gratton, de Ste Thérèse, auteur des statues extérieures de la Cathédrale de Montréal, de l’Enfant-Jésus du Mile-End, et de beaucoup d’œuvres d‘art dans différentes églises ou chapelles.
Il vint donc travailler au monastère, et sous les yeux et selon les indications de notre Père Fondateur, de notre Mère-Servante et de quelques-unes de nos sœurs, il modela la statue tant désirée. Après sept semaines de travail assidu, il nous livra deux modèles semblables, mais de grandeur différente, que nous avons confiés à la Maison Carli de Montréal, pour nous en faire des copies.
Le 21 juin 1913, Monseigneur l’Archevêque vint voir la maquette de la statue. Il en fut ravi et nous dit : »Je vous donne mon approbation de grand cœur. »

Bénédiction

Cette cérémonie était prévue pour le mois d’octobre, elle a dû être remise à cause du départ de notre Père Fondateur pour Rome. Ce fut donc 19 mars 1914, en la patronale de saint Joseph.
La cérémonie pour la bénédiction fut présidée par Monseigneur l’Archevêque, en présence d’un grand nombre de prêtres. Le sermon de circonstance fut donné par le Père Guillot, T.S.R. L’orateur fit un émouvant tableau des épreuves et circonstances par lesquelles ce saint privilégié fut conduit à une très haute sainteté et mérita de devenir le confident des desseins miséricordieux du Cœur de Jésus, notamment de l’institution future de la sainte Eucharistie.
Nos bienfaiteurs remplissaient notre trop petite chapelle; nous avions dû même leur céder le chœur des religieuses, et nous tenir dans le corridor et la sacristie.
Un article du Journal « Le Droit », 19 mars 1914 rapporte en détail la cérémonie : Le Droit.

Enfance : l’abbé Alexis-Louis Mangin fondateur des Servantes de Jésus-Marie et saint Joseph
Sermon : l’abbé  Mangin fondateur des Servantes de Jésus-Marie et saint Joseph
L’Église : l’abbé Alexis-Louis Mangin fondateur des Servantes de Jésus-Marie et saint Joseph et l’Église d’hier à François