7 Avril 2018 – Samedi de Pâques, Marc16, 9-15

Mgr Jean-Charles Dufour, Aumônier des Servantes de Jésus-Marie

HOMÉLIE : 7 Avril 2018 – Samedi octave de Pâques

( Marc 16, 9-15 )

 

Encore un évangile étonnant! Saint Marc a le don de nous raconter en quelques petites lignes tout le chemin parcouru par la Bonne Nouvelle de la résurrection de Jésus. Elle en a fait du chemin cette Bonne Nouvelle : de Marie Madeleine aux Apôtres, en passant par ces deux disciples qui s’en retournent dans leur village, complètement découragés, jusqu’aux onze pendant qu’ils étaient à table.

 

Saint Marc nous dressent trois situations bien différentes, mais dans chacune d’elles, il souligne l’incrédulité des compagnons de Jésus. Quand ils entendirent que Jésus était vivant et que Marie Madeleine l’avait vu, ils refusèrent de croire. Une fois que Jésus se fait voir aux deux disciples qui s’en retournaient vers leurs villages, ils « revinrent l’annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus. » Et finalement, lorsque les onze sont à table, Jésus leur apparaît et la première chose qu’il fait, c’est de leur reprocher de ne pas avoir cru ceux qui l’avaient vu ressuscité.

 

Ce qui est très étonnant dans tout ça, c’est que Jésus qui vient de reprocher aux onze leur manque de foi et la dureté de leur cœur les envoie sans tarder proclamer partout la Bonne Nouvelle. Ils ont le cœur dur, ils sont lents à croire, et pourtant Jésus compte sur eux pour faire connaître au monde la nouvelle la plus importante qui soit, annoncer au monde que Dieu a réalisé son projet de salut en Jésus.

 

C’est ce qu’on voyait dans la première lecture. Pierre et Jean n’hésitent pas à déclarer devant le Conseil suprême :
« Quant à nous, il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu
. »
L’Esprit a fait son œuvre, la Parole ne peut plus s’arrêter, elle se répand comme une traînée de poudre. Les premières lignes de la première lettre de saint Jean sont très éloquentes là-dessus quand il nous dit :
« Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons. Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons vue, et nous rendons témoignage : nous vous annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à nous. »

 

Ceux qui avaient bien du mal à croire au début sont les mêmes qui sont dans l’impossibilité de se taire.

 

C’est dire que nos fragilités et nos faiblesses n’ont pas une grande importance. C’est dire que Jésus ne compte pas seulement sur nos forces parce que c’est lui qui agit, c’est l’Esprit qui agit en premier. En même temps que nous portons le poids de nos lenteurs, de nos ambitions, de nos hésitations et de nos reprises, nous sommes porteurs d’une nouvelle bouleversante pour notre monde. Jésus nous confie la flamme qui peut allumer l’incendie de la charité dans notre monde même si nous la portons dans des « vases d’argile. »