La spiritualité mariale

 

 » La piété du peuple chrétien a toujours vu un lien profond entre la dévotion à la Sainte Vierge et le culte de l’Eucharistie.  Marie conduit les fidèles à l’Eucharistie. »  (Jean-Paul II)

 » L’Église voit en Marie, Femme eucharistique, son icône la mieux réussie et elle la contemple comme modèle irremplaçable de vie eucharistique. »  (Benoît XVI)

La spiritualité mariale

La spiritualité mariale des Servantes de Jésus-Marie est un héritage légué par leurs Fondateurs qui ont vécu leur pèlerinage de foi dans le rayonnement de la Vierge immaculée, en pleine communion à son esprit. Avec la parution du Traité de la Vraie Dévotion selon Saint Louis de Montfort, de nouveaux chemins s’ouvrent dans le cœur de l’Abbé Mangin.

Il entre dans ce moule comme la main dans un gant bien ajusté, puisqu’il en vivait déjà la substance. Il disait : Le Père de Montfort présente cette dévotion comme un secret qui sera toujours le partage d’un petit nombre. J’espère, et je le demande à Marie tous les jours, qu’il se trouvera dans la communauté des âmes fortement éprises de cette dévotion, afin de la maintenir ardente, vivante et entraînante.

En 1908, il fit imprimer le Traité, en français et en anglais. Chaque religieuse en reçut un exemplaire. À ce moment, la vraie dévotion s’est développée grandement dans la communauté.

La doctrine mariale du Fondateur émerge à travers tous ses écrits. Elle s’y révèle d’une grande souplesse, et branchée sur l’essentiel. Au lieu de proposer une série de points à méditer, selon l’usage du temps, l’Abbé Mangin introduit l’âme dans le Cœur de la Toute Belle, de la Toute Bonne, où l’on respire à l’aise.

La vocation des Servantes de Jésus-Marie est empreinte d’un esprit authentiquement marial qui exerce une influence profonde sur leur vie et les maintient dans la confiance et dans la joie. Elles ont, envers la Vierge Marie, cette dévotion vraie qui procède de la vraie foi. Leur piété mariale se nourrit de la Sainte Écriture et de la doctrine du Magistère. Les sœurs aiment à s’unir à Marie par la récitation du chapelet, prière de louange et de supplication qui développe en même temps leur vie contemplative. (Const # 10)

La Servante de Jésus-Marie est appelée à prolonger dans l’Église la mission de Marie. Pour Jésus vivant dans l’Eucharistie et dans ses prêtre, et pour Lui seul, sont tous les instants de sa vie, tous les mouvements de son esprit, de son cœur et de son corps. (Const. # 5)

L’Annonciation, la Vierge Marie, accueillant dans son cœur et dans son corps le Verbe de Dieu, devint la Mère du Prêtre éternel, et se consacra totalement comme servante à la personne et à l’œuvre de son Fils. Son cœur pleinement identifié au Cœur de Jésus, ne faisait qu’un avec Lui ; Elle lui demeura unie jusqu’à la croix, acquiesçant avec amour à l’immolation de l’unique Hostie, pour réaliser l’éternel dessein du Père:  «Que tous soient un» !

Après l’Ascension, Marie continua d’exercer sa maternité spirituelle en implorant par ses prières le don de l’Esprit sur les Apôtres et l’Église naissante. (Const. # 4)

La vie mariale de l’Abbé Alexis-Louis Mangin

Le plus beau titre de gloire de l’Abbé Alexis-Louis Mangin, après celui de prêtre de l’Eucharistie, est celui de prêtre de Marie. Parler de sa vie mariale, c’est pénétrer dans la plus intime profondeur de son être pour y découvrir une source jaillissante, toujours en éveil, irriguant son esprit, ses pensées et son cœur.

La ferveur et la confiance de M. Mangin envers Marie transcendent à travers tous ses écrits.
Les allusions mariales ruissellent comme gouttes de rosée, avec une tendresse de cœur qui traduit la profondeur de son intimité et la familiarité de ses relations avec la Vierge, sa Mère. Novateur avant le Concile Vatican II, il puise sa dévotion mariale à la source liturgique.

Dans un catéchisme marial, le Père Fondateur a traité toutes les questions de mariologie dont s’occupent les théologiens, pour les transmettre à la portée des sœurs. Il écrit : C’est à vous qui êtes essentiellement mariophile que je destine cette étude dogmatique sur notre Bonne Mère. Des pratiques extérieures, il en conseille très peu, se limitant aux suivantes : l’Angelus, les litanies de la Sainte Vierge, chantées le samedi, et avant tout, le Rosaire récité la nuit.

Oh! le Rosaire, comme il y tient! En toute nécessité, il y a recours. Si le besoin est plus pressant, il demande d’en réciter une partie les bras en croix : »Que votre chapelet de costume vous soit cher entre tous, ajoute-t-il, c’est la chaîne spirituelle de votre esclavage d’amour. » De plus, toutes les fêtes de Marie sont saluées avec joie et vécues dans l’agapè.

La vie mariale de Mère Marie-Zita-de-Jésus

Au ciel de l’existence de Mère Marie-Zita de Jésus, on retrouve l’Étoile du matin, Marie, toujours brillante au coeur de l’Église. Elle apparaît comme une petite lumière, allumée à cette flamme mariale. Le mérite de Mère Marie-Zita-de-Jésus n’est pas dans ses œuvres, mais dans l’abandon confiant de l’enfant entre les mains de la Mère tendre et fidèle. Telle est la source de sa fécondité spirituelle.

Dès son plus jeune âge, Éléonore a baigné dans une atmosphère toute mariale. Marie l’a façonnée, pétrie et choisie pour qu’elle continue sa mission sur la terre, auprès de Jésus, dans ses prêtres.

Cette Mère avait une âme parfaitement marialisée. Dans tout le cheminement de sa vie spirituelle, Marie est présente avec toute sa tendresse. Le Père Fondateur disait d’elle : « Votre Mère Fondatrice semblait mourir en Marie, par sa vie cachée en Elle. »

Une série de manifestations surnaturelles s’échelonnent du 20 avril 1893 à la fin d’avril 1894 qui viennent éclairer la voie d’Éléonore. Marie se présente à elle, nourrissant son enfant-Jésus et elle lui dit : Ma fille, moi, j’ai pris grand soin de mon divin Fils, et vous vous prendrez soin des prêtres qui sont les représentant de mon Fils. Une autre fois, elle lui mit le petit Jésus dans les bras et lui dit : Ma fille, dans votre vocation, vous prendrez soin de mon Fils.

Deux volets éclairent la mission de la fondatrice :

Poursuivre la mission de Marie sur la terre, en prenant bien soin de Jésus dans l’Eucharistie par l’adoration et dans ses prêtres par la prière et l’oblation en faveur du sacerdoce.

Le fait si édifiant, si parlant pour les Servantes de Jésus-Marie, est celui où la Fondatrice remit, à Marie, son titre de supérieure. Et ce ne fut pas seulement des mots. Elle ne s’est réservé pour elle que celui de MÈRE-SERVANTE, et elle l’a vécu. C’est vraiment le testament de cette Mère! Ce geste filial, tout de confiance, est devenu pour les générations de Servantes de Jésus-Marie, lumière et vie!

 

Mère-servante

Nom révélateur d’une âme profondément marialisée. C’est parce que Marie l’a initiée aux secrets de l’oraison par la vie liturgique, qu’elle a pu communiquer à ses filles l’esprit de l’Église. C’est parce que Marie a déposé dans l’âme de son enfant une faim insatiable de l’Eucharistie qu’elle a pu continuer ici-bas la mission même de la Sainte Vierge : adoratrice du Verbe fait chair et soutien du sacerdoce.

C’est parce que Marie l’a soutenue et protégée qu’elle a su faire face aux nombreuses difficultés d’une fondation, soutenir généreusement d’indicibles souffrances morales, etc.. C’est parce que Marie a laissé son parfum sur cette nature austère que la joie est devenue l’atmosphère habituelle de son âme. « La joie, mais elle en déborde! » disait ses contemporaines.

C’est parce que Marie était chez-elle dans son âme que l’Esprit de feu a pu s’en emparer si facilement, l’entraîner de bonne heure dans l’intimité du Coeur de Jésus, pour la jeter, à 38 ans, dans le brasier de l’Amour infini.

Quelques textes du Père fondateur

La dévotion à Marie se résume dans l’abandon. Nous pouvons assurer que plus nous vivrons abandonner à Marie et dans une constante union avec elle, plus nous avancerons dans la vie spirituelle. C’est notre bonne Mère qui vous forme à la vie religieuse. Le secret de votre force est dans votre entière et totale consécration à Marie. Une Servante de Jésus-Marie est une religieuse qui regarde sans cesse Jésus au travers de Marie, comme au travers d’un beau cristal. C’est une faveur inouïe que la Sainte Vierge nous est été manifestée. Ce qui nous a été révélé d’elle devrait nous tenir dans l’extase – dans une extase d’amour – car, après le mystère de son Fils, il n’y a rien de plus grand que le mystère de Marie, unie inséparablement à Jésus.


Autres textes du Père fondateur

Marie, c’est la porte d’entrée du Coeur de Jésus. Associées de la Sainte Vierge, venez puiser dans le Coeur de Marie, dans ce béni réservoir. L’union à notre bonne Mère ne consiste pas dans un travail d’imagination, mais c’est un travail du coeur qui consiste à nous pénétrer des sentiments de la Sainte Vierge, à nous inspirer afin d’enflammer notre coeur d’amour pour Celui qui nous a tant aimées. Voilà ce que c’est que de vivre l’union à Marie. Il faut que vous alliez chercher vos inspirations dans le Coeur de la Sainte Vierge ; il faut que vous vous efforciez de lire dans son Coeur comme dans un livre ouvert. La vie spirituelle des Servantes de Jésus-Marie ne se trouve pas d’écrite dans les auteurs mystiques, parce que c’est Marie qui fait tout dans la formation d’une Servante de Jésus-Marie.